Les Pèlerins d'Yssel

Les Pèlerins d'Yssel

vendredi 17 avril 2015

Les elfes d'Adir : chroniques d'un peuple disparu


    Mes elfes sont inspirés de Tolkien, des Forgotten Realms et de Warhammer. Avant tout, je ne souhaitais pas tomber dans le manichéisme, et créer d'un côté une race de "bons" elfes et de l'autre une race de "mauvais". Il n'y a pas non plus de peuples différenciés tels que les "Elfes des Bois" ou les "Elfes lunaires". Les elfes d'Adir étaient gouvernés par des princes, et les nombreuses cités-état se querellaient sans cesse entre elles. 
    Fidèles à l'imaginaire de la fantasy, mes elfes sont beaux, grands, athlétiques, gracieux, ont de délicates oreilles pointues, et possèdent la jeunesse éternelle. Je leur ai aussi rajouté des canines légèrement plus proéminentes et effilées, pour taquiner un ami qui s'étonnait qu'il n'y ait pas de vampires dans cet univers. L'or jaune est leur couleur emblématique. Mes elfes envoûtent tous les êtres qui les contemplent. Ils sont autant doués d'une sensualité à fleur de peau que d'un intellect très aiguisé. Ils sont dotés de pouvoirs psychiques. Ils ont une maitrise parfaite des arts, des arts martiaux et magiques.
    J'ai créé une société elfique complexe, une civilisation grandiose dont les aléas s'écoulent sur des millénaires au fil de cinq grands Ages. Au commencement de l'histoire des Pèlerins d'Yssel, en 1423 après l’Ascension d'Yssel, il n'y a plus aucun elfe vivant sur Adir ; tous ont été exterminés par les humains qu'ils pensaient pouvoir maintenir éternellement en esclavage. Cependant, les anciens maîtres du monde ont laissé une trace, un cicatrice profonde dans l'histoire, dans l'environnement et dans la mémoire collective des hommes. Depuis l'Au-delà où elles ne peuvent trouver le repos, les âmes maudites des elfes attendent que sonne l'heure de leur vengeance !

     Convaincus de leur supériorité sur les autres races, curieux de tous les savoirs, conquérants et voyageurs dans tous les domaines, les elfes d'Adir sont obsédés par l'idée de perfection et par la défense de leur l'honneur. Comment ne pas se montrer excessif lorsque l'on possède autant de dons fabuleux ? Les elfes d'Adir sont restés dans la mémoire des hommes comme des êtres orgueilleux, manipulateurs, condescendants envers les autres races et impitoyables envers leurs ennemis. Ils pouvaient se montrer imprévisibles, brutaux, avides, pervers, fanatiques. On raconte que, du temps des empereurs-dragons, par exemple, les intrigues de la Cour étaient plus meurtrières que les champs de batailles. La promptitude des nobles elfes à réclamer vengeance et à faire couler le sang contraste avec leur apparence mirifique. Mes elfes sont des anges déchus qui surplombent le monde des hommes de leur regard froid et calculateur. Certains d'entre eux ont laissé une trace obscure et sanglante dans la mémoire du monde : Khalilia, la reine nécromancienne, ou plus terrifiant encore : le Champion des Elfes.

    D'autres elfes, vertueux quant à eux, sont devenus des saints. Au cours de leur illumination, leur âme est devenue une étoile qui brille de mille feux au firmament. Ils veillent sur le monde et exaucent parfois les prières de leurs adorateurs. Yssel figure parmi ces élus ; son rayonnement a changé l'équilibre du monde, permettant ainsi aux humains de s'émanciper.
    Parangon de noblesse et de sagesse de son vivant, le grand roi Callios est devenu l'étoile de la Mort, avant de déchoir inexplicablement. Il a été le dernier des vrais immortels, révéré pour avoir connu El (l'étoile solaire) de son vivant. Retranché dans les montagnes de l'Anogard, il a vécu loin des déchirements de la civilisation elfique. Faisant preuve d'une ouverture d'esprit et d'une bienveillance exceptionnelle, il a ouvert les portes de son royaume aux hommes, et il a épousé une humaine prénommée Vivianne. Aujourd'hui, Callios erre toujours à la surface du monde, sous la forme d'un Silth, le regard tourné vers la lumière d'Yssel qui faiblit.

   Le personnage de Thranduil, dans le deuxième volet du Hobbit 2 : la désolation de Smaug, est tout à fait dans l'esprit de mes propres seigneurs elfes : séduisant, inquiétant, et tout en clair-obscur. Un autre prince elfe que je trouve particulièrement réussi au cinéma est le prince Nuada, dans les Légions d'or Maudites, Hellboy 2. On peut aussi citer dans la littérature fantastique le magnifique et tragique Elric qui a peut-être servi d'inspiration à l'ennemi de Hellboy.


Le seigneur Thranduil

Voici un petit résumé des Âges elfiques :

   L'Âge des Ténèbres, l'Ere des Fânes : Les elfes sont apparus mystérieusement sur le monde d'Adir. Avant leur "arrivée", la terre était plongée dans les ténèbres et sa surface était invivable, irrespirable. Ils furent contraints de se replier dans les profondeurs. Les Fânes, peuple cavernicole - dont on a tout oublié, sauf leur nom - y régnaient en maîtres. Mais ils accueillirent chaleureusement les elfes. Puis El trouva l'Illumination et devint l'astre solaire. Son rayonnement modifia la nature du monde et permit aux elfes de "sortir de terre" et de prospérer.

   L'Âge d'Or (premier âge elfique) : El fit de la terre un immense jardin luxuriant et les elfes vécurent en paix pendant des centaines d'années, à s'occuper de cet Eden lumineux. De nombreux elfes firent leur Ascension, et couvrirent le ciel nocturne d'étoiles cristallines. La nuit se remplit de leurs voix divines. Puis, il y eut les premières naissances. Et l'on se rendit compte avec horreur que ces enfants chéris n'avaient pas hérités de la grâce de leurs ancêtres : ils n'étaient pas immortels.

  Le Deuxième Âge (durée : 10500 ans, environs) : frappés par le spectre de la mortalité et de la douleur physique, les elfes commencèrent à décompter le temps et à rendre un culte fervent à El, dans l'espoir qu'il mette fin à cette cruelle injustice. Un temple lui fut élevé à Sabharkand. Les Fânes, accusés de trahison et d'occultisme, furent massacrés jusqu'aux derniers et leurs cités abritèrent leurs vainqueurs. Au tout début de cet Âge, les elfes de la deuxième génération vouaient un tel culte à El qu'ils vivaient sous terre. Seuls les prêtres et les elfes originels avaient le droit d'admirer l'éclat du soleil et de vivre à la surface. La terre était un jardin divin dont il fallait prendre grand soin pour qu'El ne prenne jamais déplaisir à la contempler. L'elfe non consacré ne pouvait admirer El et son royaume que lors de deux grands événements : le jour de son passage à la vie adulte, autour de son centième anniversaire, puis le jour de son mariage. A sa mort, un elfe devait être incinéré à l'heure du zénith ou étendu dans un cercueil de verre magique ; les parias étaient enterrés face contre terre.
   Le temps passa, apportant son lot d'évolutions sociales. Les nobles grappillèrent toujours plus de temps passé à la surface. Des palais furent construits aux abords des temples pour accueillir une population croissante de privilégiés désirant vivre en plein lumière. Lorsque les elfes quittèrent définitivement les entrailles de la terre, celles-ci devinrent un lieu maudit et tabou. Nommé "la Fâne-Mara", il servit de refuge ou d'exil mortel aux parjures, aux contestataires et aux criminels. 
La magie dorée des elfes.
    Spoliés de leurs prérogatives, les prêtres d'El cherchèrent à dominer leur propre race, plutôt qu'à œuvrer pour son Salut. Tandis que les voix discordantes des multiples dogmes s'élevèrent, les elfes se divisèrent autour des figures charismatiques de leurs chefs religieux ; la nation elfique éclata en plusieurs royaumes qui s'affrontèrent des millénaires durant. Tourmentée par sa peur de la mort et par de nouvelles passions, la race elfique se déchira dans de vastes guerres fratricides et magiques. Le jardin merveilleux d'El tomba dans l'oubli. De nombreux elfes originels fuirent et disparurent. La reine Khalilia leva une immense armée de guerriers morts pour prendre le pouvoir sur toutes les autres cités princières. Elle fut défaite par deux magiciennes jumelles nommées les Llawynynes. Celles-ci, apprenties de Callios, créèrent la Vallée Secrète et empêchèrent ainsi les morts d'être rappelés de l'Au-delà (à lire : l'article sur la Vallée Secrète).


Inspiration pour cités elfiques


   Le Troisième Âge, le règne des empereurs-dragons : ce fut un court âge d'or de 5000 ans à peine. Un empire fut fondé sous le triumvirat de trois grands princes, dont Callios. Autour du deuxième millénaire, le seigneur Ank'Sunen tua un dragon et s'appropria ses pouvoirs, devenant ainsi le premier empereur-dragon. Trois souverains lui succédèrent après son abdication, maintenant la race elfique dans la paix et menant leur civilisation à leur apogée. Mais des dissensions éclatèrent avec les Médusiens, qui protégeaient les derniers grands reptiles ailés. Eldérior, le troisième empereur-dragon fut trahi par son demi-frère Edelith. Ank'Sunen sortit de sa retraite magique pour le venger. Une guerre fratricide éclata, si violente qu'elle acheva de détruire le berceau originel des elfes. Le Pèlerin, démon vengeur de l'Au-delà, et sa cohortes d'âmes damnées, fit sa première apparition. Il se libéra de la Vallée Secrète et menaça de faire basculer le monde dans de nouveaux ténèbres. Mais Ank'Sunen vint à sa rencontre et le vainquit. Blessé, le premier empereur-dragon disparut ; nul n'entendit plus parler de lui.

   Le Quatrième Âge (durée : 7500 ans, environs) : Les elfes survivants quittèrent leurs terres souillées par les guerres magiques pour trouver refuge dans une enclave située au nord de l'empire méduséen. Callios s'installa dans une contrée montagneuses qu'il nomma "Anogard". D'autres princes fondèrent des cités-états, telles que Beth'léïm et Cassiophrée. Un nouvel empereur-dragon, Théry-El, monta sur le trône après avoir vaincu un dragon noir. Tandis qu'ils prenaient possession de leurs nouvelles terres, les elfes furent confrontés à une nouvelle race primitive et cavernicole : les humains. Ceux-ci ne tardèrent pas à être capturés et réduits en esclavage. Les elfes les utilisèrent dans leurs mines et pratiquèrent sur eux une forme d'eugénisme pour obtenir les spécimens les plus résistants, mais aussi les plus dociles. Certaines cités sur le déclin consommèrent même des humains pour pallier leur manque de nourriture. Les rares humains restés libres se réunirent au cirque naturel de Saème et fondèrent la nation des Pyctes. Le Quatrième Age vit renaître les guerres entre principautés elfiques. Les empereurs-dragons se succédèrent, impuissants à pacifier les princes belliqueux. De grands héros naquirent, telle que la puissante sorcière Cixie, sa grande rivale Saer'hra Elynda, ou encore la douce et bienveillante Yssel.


Le prince Nuada
   Le Cinquième Âge, l'Ere des Hommes : Suite à l'Ascension d'Yssel, le rayonnement de El perdit de sa puissance. L'aura des prêtres se ternit. La légitimité des princes faiblit. Les pouvoirs psychiques et magiques des elfes n'eurent plus d'effet sur les humains. Après 7000 ans de servitude, cloitrés dans l'ombre et les dangers des mines, ceux-ci se rebellèrent enfin ! Castelclayr fut fondée par les premiers humains libres. La reine Sans-Nom, première dame de la lignée des Clayroy, y fut couronnée. Ce fut le temps où de légendaires héros s'affrontèrent : la Dame d'Ezar, le Champion des Elfes, les généraux Morandys et Péliador, et bien sûr, le Dernier Roi légitime du peuple d'El.
     Je vous invite à découvrir le récit de cette époque fantastique au cours de votre lecture des Pèlerins d'Yssel ! Vous trouverez aussi dans le lexique, situé à la fin du roman, toutes les informations sur les personnages et l'histoire du monde d'Adir.

    Magnifiques et tragiques, tels sont les elfes d'Adir. Plus haut ils voulurent s'élever, et plus cruellement leur race s'éteignit. Les seigneurs millénaires du monde devinrent esclaves et parias en quelques décennies à peine. Le sort réservé aux demi-elfes fut pire encore. Illyhr, le tout dernier elfe, mourut en l'an 405, la tête tranchée sur le billot de la cité de Calibe.


     Aujourd'hui, il ne reste des elfes que des spectres dorés, mus par la colère et la haine, qui hantent les ruines de leurs cités abandonnées. Tourmentés par l'extinction de leur race, gémissant sur leur gloire passée, et hurlant vengeance par delà les siècles, ces âmes damnées agressent quiconque a le malheur de les rencontrer. Elles dévorent l'esprit de leurs victimes et les rendent folles jusqu'à la mort. Malgré cette menace, il n'est pas rare que des chasseurs de reliques ou de savoirs anciens bravent l'ire des âmes elfiques. Jusqu'à ce jour, aucun n'en a réchappé. Ainsi, les esprits vengeurs des elfes préservent intact les trésors et les secrets de leur grandiose civilisation. Ils n'ont qu'un désir : reconquérir leurs terres et leur puissance d'antan ! Leur malédiction empoisonne la nature, engendrant alors des aberrations tout aussi cruelles et assoiffées de sang qu'eux (à lire : l'article sur les esprits maudits).
   Les elfes hantent même les rêves de leurs descendants, les lunarels. Certains prétendent qu'ils préparent leur grand retour à travers leurs héritiers...


   Je vous remercie pour votre lecture. J'espère vous avoir donné le goût d'en lire davantage, et notamment de vous plonger dans les Pèlerins d'Yssel.
   A très bientôt.


Inspiration pour ruines elfiques